A 34 ans, Ronaldo dit stop. Désireux de poursuivre sa carrière, ses soucis de santé (genou, surpoids) obligent « Il Fenomeno », le meilleur joueur des années 1990, à mettre fin à une riche carrière marquée par deux titres de champion du monde et deux Ballons d'or.
C'est un monument qui s'en va. Le Messi des années 1990, c'était lui. Ni plus, ni moins, et on souhaite à l'Argentin d'échapper aux péripéties qui ont empêché le Brésilien de marquer un peu plus l'histoire du ballon rond. Ceux qui n'ont connu que le Ronaldo boursouflé de sa fin de carrière à Madrid, au Milan AC ou aux Corinthians, ne peuvent pas comprendre à quel point le Brésilien était un extraterrestre. « Il Fenomeno » comme le surnommèrent les Italiens, était à bout de souffle ces derniers mois. Il rêvait pourtant de quitter la scène sur un dernier sacre, en Copa Libertadores, mais son équipe a cédé face à un rival colombien. En décembre, nous avions eu la chance de côtoyer le mythe une demi-journée. Rigolard, l'ambassadeur des Nations-Unies demandait à son pote Zinédine Zidane de le rejoindre au Brésil pour gagner ce dernier trophée. Mais on ne croyait pas plus au retour de Zidane sur les terrains qu'à un sacre du joueur en Coupe d'Amérique du Sud, tant il paraissait fatigué, las et diminué physiquement. Malgré son éternel sourire, dans son regard, une certaine mélancolie et une démarche inquiétante annonçait déjà son retrait de la scène.
Ces derniers mois, « R9 » n'était plus le joueur magique, capable, encore adolescent sous le maillot du Cruzeiro au pays, puis sous celui du PSV Eindhoven aux Pays-Bas, d'empiler les buts à répétition alors qu'il était à peine majeur. Ces dernières années, Ronaldo n'était déjà plus le Barcelonais ou l'Interiste virevoltant capable de faire oublier Romario en dribblant des équipes entières d'Espagnols apeurés par les terribles passements de jambes supersoniques d'un joueur mélangeant de façon incroyable habileté technique et vitesse supersonique. Ronaldo n'était même plus le joueur capable de faire trembler l'Italie, même après sa grave blessure à un genou lorsqu'il portait le maillot de l'Inter aux côtés de Youri Djorkaeff. Un événement qu'il n'effacera jamais vraiment et qui lui ôtera la possibilité de rivaliser dans l'histoire du foot avec les Pelé ou Maradona. Car sans ses blessures aux genoux qui l'ont diminué trop rapidement, qui sait jusqu'où Ronaldo aurait pu aller ? Mais la force de Ronaldo, malgré tous les pépins de santé qui ont émaillé sa carrière, c'est d'avoir su garder le sourire, une ouverture vers les gens et un incroyable sens du but.